Lancées depuis le 8 février 2018, les inscriptions pour la 6e édition de ce concours de beauté se prolongeront jusqu’à la fin du mois d’avril. « Cette décision de lancer si tôt le concours est pour les organisateurs un moyen de laisser le temps aux filles de se décider à vraiment participer à cette compétition », explique Sabine Désir, la codirectrice de Miss Haïti Organisation. Quoiqu’il y ait toujours matière à critiquer, les organisateurs pensent vraiment donner une autre image au concours cette année. Que ce soit dans le casting ou dans le choix des postulantes. Car, nous dit Sabine, « les gens ne comprennent pas que le concours est réalisé avec les filles qui participent. On ne peut pas aller pêcher ailleurs, sinon parmi celles qui se sont inscrites ». En outre, une série de témoignages des Miss précédentes, et des images des 5 premières éditions seront mises à la disposition des spectateurs, en vue de saisir l’essentiel du concours.
Ce concours s’apparente à l’élégance, la beauté, l’intelligence, mais c’est aussi le fruit d’un travail colossal des membres organisateurs, qui se démènent du mieux qu’ils le peuvent sans assez de « sponsoring » et sans l’aide de l’Etat. « Le gouvernement n’a absolument rien fait pour nous aider, même quand Raquel est revenue de Miss Univers, 1re dauphine du concours ». Des séances de formation sont organisées pour les filles, peu d’exigences leur sont faites, et la prise en charge de la Miss est entièrement assurée par les organisateurs. Sacré boulot et peu de main-d’œuvre.
Etre de nationalité haïtienne, être née de sexe féminin, avoir entre 20 et 26 ans, avoir un passeport haïtien valide, être célibataire (sans enfants), être d’une taille minimum d’un mètre soixante-cinq sans les talons, ne pas avoir posé nue, être universitaire, pouvoir s’exprimer en français, créole et anglais, tels sont les différents critères établis pour avoir accès au concours. Les intéressées peuvent passer s’inscrire à l’hôtel Villa Thérèse, Gamebox, Muncheez, Haïti courrier, Ku-production, avec 6 500 gourdes comme frais de participation, une photo et la copie d’une pièce d’identification.
En plus de ne pas bénéficier d’assez d’aide pour sa réalisation, le concours, semble avoir été boycotté en 2017. Une vidéo montre la Miss Univers Haïti 2012 Christela Jacques confondue avec Cassandra Chéry la Miss Univers 2017, se plaignant de ne pas recevoir tout le support qu’elle aurait dû de Miss Haïti Organisation. Cette vidéo a enflammé la Toile, et « certaines gens qui auraient pu aider Miss Haïti dans l’organisation de l’évènement mais qui s’étaient tus, ont vite élevé la voix pour dénoncer le ‘‘prétendu’’ manque de responsabilité des organisateurs », confie Sabine en arborant son large sourire qui trahit encore aujourd’hui sa déception.
Le souci cette année pour Miss Haïti est que les spectateurs ou tous ceux qui sont intéressés par l’évènement prennent conscience de l’essence de l’activité et surtout, que les sponsors se décident à donner un coup de pouce pouvant favoriser le rehaussement de l’évènement.